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Nous consommions du travail (Ricardo-Marx), nous consommons du
carbone fossile...
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Ce
samedi 3 fois 7, c'est aussi la grande journée proposée par Al Gore
: Live Earth. Que vive notre terre !
Jean-Louis Borloo
appelait tous ceux qui vont en ce jour exprimer leur joie de vivre à
se joindre en coeur et en pensée à cette aspiration des millions de
fois partagées tout autour de notre planète. Peut-être des milliards
de fois.
Mais, cela ne suffira pas !
Il faut
certes du coeur pour garder vivante la biodiversité et préserver
sans béquille la beauté de nos paysages comme le climat si varié qui
les a produits et qui les entretient. Car, la Terre est un grand
jardin.
Nous disons ici souvent que nous sommes passés de
l'économie du travail à l'économie du carbone lequel, en première
analyse, fonde toute valeur et contre valeur. Et c'est ainsi que la
valeur de la vie rejoint celle de tout capital.
Voilà
l'urgence qui impose la révolution écologique à laquelle aspirent au
moins en discours bien des dirigeants qui, il y a peu de temps
encore, classaient ces préoccupations dans les discours sociétaux
qu'imposait l'air des temps médiatiques. Croyaient-ils !
Or,
c'est un programme immense auquel le gouvernement semble désormais
adhérer :
écologiser la fiscalité, par exemple en surpondérant la part du
carbone fossile dans l'assiette de la TVA qui mériterait dans un
second temps d'être tout autant environnementale que sociale ;
protéger les efforts d'efficience énergétique de notre industrie
;
introduire la mesure du bonus carbone dans l'actualisation des
bénéfices espérés de tout investissement productif ;
doter l'Etat d'une vision macroéconomique de la valeur carbone
de manière à éclairer correctement l'approche stratégique et
énergétique de nos rapports avec le reste du monde ;
aménager les degrés de liberté suffisants dans tous les systèmes
de gouvernance...
La liste de ces révolutions et de ces
ruptures successives et nécessaires est longue... Celles qu'on
entrevoit déjà et celles qu'on ne peut encore simplement
concevoir...
Mis à part l'énergie nucléaire, toute valeur est
issue de l'accumulation de l'énergie, de l'eau et des matières
premières successivement accumulées dans les cycles de production et
dans la complexité en réseau de notre économie.
Le carbone
mort, celui qui n'est pas issu de la photosynthèse, source initiale
de tous les écosystèmes principaux, est de fait un emprunt aux
générations futures. Or, par exemple, nulle comptabilité, nulle
système de régulation économique, ne le fait actuellement entrer
dans la part non durable de la valeur économique des biens et des
services produits. Il le faudra demain.
Les exemples proposés
dans cette lettre sont épars car, cette comptabilité n'existe pas
officiellement. Mais ils montrent que le carbone, essentiellement le
pétrole, irrigue toute l'économie. Ils illustrent aussi le fait que
maintenir la dérive climatique dans une enveloppe de deux degrés,
comme le propose l'Europe au Monde et comme Nicolas Sarkozy l'a fait
finalement tacitement accepter au président des USA - c'est une
révolution sur laquelle bien des blasés ont fait la fine bouche mais
dont on n'a pas fini de mesurer les conséquences - est un effort
global qui ne peut résulter que d'une nouvelle régulation des
marchés. Jacques Attali disait que nos sociétés n'avaient le choix
qu'entre un libéralisme bien compris et généralisé et la dictature
éthique. Ce sera sans doute ici et là toutes les formes de panachage
des deux ! Nous y sommes d'ailleurs en grande part. Il est clair que
tous les mécanismes devront internaliser les fins globales. Appelons
cela comme chacun voudra. Nous appelons cela le développemetn
durable. Mais peu importe finalement.
L'essentiel est que
tous les instruments économiques devront intégrer cette donnée
progressivement, y compris les instruments monétaires
internationaux. Nous aurons l'occasion d'y revenir dans cette lettre
en jetant les base d'un "Bretton Woods du carbone".
Cette
révolution ne peut donc se satisfaire des "il n'y a qu'à" ni du
catastrophisme impuissant. Cela passe par une révolution économique
et l'invention de nouveaux instruments de gouvernance et de marché.
Quand Jean-Louis Borloo se donne pour mission de contribuer à penser
l'après Kyoto, il est évidemment dans le bon chemin.
Car,
si les chants et les prières peuvent aider, il reste que l'action
est essentielle et que d'une certaine façon, la politique est
toujours à réinventer.
Et dire qu'il en est que cette
perspective rend malades...
Ci-contre extraits
d'un dossier publié par http://www.linternaute.com/actualite
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Patrice Hernu Président du
réseau |
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Combien de pétrole dans mon verre de lait ?
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1 litre de lait = 0,13
litres de pétrole.
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1 litre de lait = 0,13 litres de pétrole
La vache, le lait,
la campagne… Quoi de plus écolo à première
vue ? Et pourtant : une exploitation agricole
de taille moyenne (25 vaches et 150 000 litres de
lait par an) utilise l'équivalent en énergie de
21 500 litres de pétrole (source :
solagro).
Car les vaches ne se
contentent pas de brouter l'herbe dans les champs
: on doit aussi leur apporter des protéines sous
forme de tourteaux de soja (importé du Brésil), du
maïs (gourmand en produits phytosanitaires et en
énergie), de la lumière et du chauffage pour les
bâtiments, etc.
Sur le même
principe, on peut estimer qu'un saucisson de
300 g "pèse" 0,11 litres de pétrole et 1 kg
de veau 17 litres. Il est pourtant possible
d'économiser l'énergie. Alors qu'une exploitation
avec un élevage "hors sol" utilise plus de 3000
équivalent litres de fioul (EQF) par hectare,
certaines fermes biologiques n'en consomment que
75 EQF par
hectare. | | | |
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Combien de pétrole dans mon gobelet ?
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Un gobelet en
plastique = 3,2 g de
pétrole |
Un gobelet en plastique = 3,2 g de
pétrole
4 % de la production
pétrolière mondiale est utilisée pour fabriquer du
plastique. Le pétrole est ainsi la matière
première de base d'un gobelet, d'un téléphone
portable, d'un stylo ou de la moquette.
Il faut environ 2,3
litres de pétrole pour un kilo de polystyrène. A
cela il faut ajouter l'énergie nécessaire pour la
fabrication du plastique. Le raffinage du pétrole
(séparation des différentes "phases") nécessite
par exemple un chauffage à plus de 450°C.
On arrive donc à 3,2
g de pétrole pur un gobelet en plastique. On
pourrait penser économiser de l'énergie en optant
pour un gobelet en carton. Raté : il nécessite 4,1
g de pétrole pour sa fabrication et coûte 2,5 fois
plus cher (source : MIT - Massachusetts
Institute of Technology). Le recyclage des
gobelets en plastique est une meilleure solution :
une tonne de plastique recyclée économise 2593
litres de pétrole. Mais pour être complètement
écolo, achetez-vous une mug !
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Combien de pétrole dans mon jean ?
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Un jean = 25 litres de
pétrole |
Un jean = 25 litres de pétrole
La fabrication d'un simple jean
cause des dégâts environnementaux. La culture du coton,
d'abord, nécessite beaucoup d'eau, d'engrais et de pesticides
(24 % de la production mondiale de pesticides est
utilisée pour le coton, qui ne représente que 5% des surfaces
cultivées).
Les engins de culture consomment
du diesel, surtout dans les immenses exploitations
américaines. Le transport, ensuite : qu'il vienne
d'Ouzbékistan, d'Inde ou des Etats-Unis, le coton parcourt
plusieurs milliers de kilomètres jusqu'à la filature. Cette
opération nécessite elle-même de l'énergie, ainsi que le
tissage, l'ennoblissement (teinture et finition, qui utilise
des produits à base de pétrole) et la confection.
Il faut enfin compter avec
l'acheminement du produit fini jusqu'en France. Tour cela aura
nécessité plus de 870 MJ, soit 25 litres de pétrole (source
: Bio Intelligence Service). Mais le jean consommera
encore l'équivalent de 37,7 litres de pétrole lors de son
utilisation (lavage + lessive).
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Combien de pétrole dans mes pneus ?
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Un pneu = 27 litres de
pétrole |
Un pneu = 27 litres de pétrole
Un pneu "classique"
de 7,25 kg est constitué de 5 kg de
gomme (environ les deux tiers du poids) et de
2 kg d'acier et de rayonne. La gomme est
elle-même constituée en grande partie de
caoutchouc synthétique et de noir de carbone, des
produits issus du pétrole.
Le pneu doit ensuite
être "vulcanisé" dans un moule durant dix à quinze
minutes, à une température comprise entre 150°C et
200°C et sous une pression de 21 bars. Au
final, 27 litres de pétrole sont nécessaires pour
un pneu tourisme (21 litres pour les matières
premières et 6 litres pour le procédé de
fabrication), et jusqu'à 102 litres pour un
pneu poids lourd (source :
Michelin).
La solution : le
rechapage. Ce procédé offre une seconde vie au
pneu en collant une nouvelle bande de roulement à
la carcasse. Or c'est cette dernière qui contient
70 % du pétrole du pneu. On économise ainsi
18 litres de pétrole (source :
Bridgeston).
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Combien de pétrole dans mon jus d'orange ?
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Un verre de jus
d'orange = 2,5 g de
pétrole |
Un verre de jus d'orange = 2,5 g de
pétrole
Plus de 80 % du
jus d'orange consommé en Europe vient du Brésil,
premier producteur mondial. Soit un trajet de
12 000 km pour arriver dans notre
supermarché.
Afin de réduire les
coûts de transport, il est transformé en concentré
par évaporation de l'eau, puis congelé à
- 18°C. Résultat : pour produire une tonne de
jus, il faut 100 kilos de pétrole et 24 tonnes
d'eau (qui lui seront ajoutées une fois
l'Atlantique traversé).
C'est encore pire
pour le jus d'orange en provenance de Floride : un
seul litre requiert une tonne d'eau et 2 kilos de
pétrole (source : Suren Erkman). Le
dilemme, c'est que boire du "pur jus" ne règlera
pas la solution : le jus non concentré pèse plus
lourd et il faudra plus de bateaux pour le
transporter.
Réfléchissez bien
toutefois avant d'acheter vos légumes à n'importe
quelle saison : pour chaque calorie de carotte
venue d'Afrique du Sud par avion, il faut brûler
66 calories de carburant.
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Combien de pétrole dans mon yaourt ?
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Un yaourt aux fraises
= 6 g de
pétrole |
Un yaourt aux fraises = 6 g de
pétrole
Difficile d'évaluer
la quantité de pétrole "contenue" dans un produit
aussi complexe qu'un yaourt aux fruits. Il y a la
matière première (fraises, sucre, lait, pot,
étiquettes…), mais aussi le trajet et le stockage
du produit.
Selon les
estimations d'une scientifique de l'institut
allemand Wuppertal, il aura fallu parcourir
9 115 km aux différents ingrédients du yaourt
pour arriver dans votre frigo. En tout, il faut
compter 40 g de pétrole par kilo de yaourt.
Ajoutez 136 g de
pétrole si vous allez l'acheter en voiture au
supermarché, et 13 g pour le conserver
2 semaines dans le réfrigérateur. Un autre
institut suisse a calculé l'énergie utilisée pour
la fabrication des différents ingrédients d'un
hamburger (salade, steak, oignons…) et a
trouvé un total de 20 MJ (soit 1,3 litre de
pétrole environ).
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Combien de pétrole dans mon ordinateur ?
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Un ordinateur
= 612 litres de
pétrole |
Un ordinateur = 612 litres de
pétrole
Un ordinateur de 24 kilos
accompagné d'un écran 17 pouces nécessite
1,8 tonne de matériaux dont 240 kg
d'énergie fossile (312 litres de pétrole
environ), 22 kg de produits chimiques et 1500
litres d'eau (source : Greenpeace).
Prenez en compte que 80 % des
composants viennent d'Asie et que la majorité des
ordinateurs voyagent en avion (pour arriver plus
vite : les clients sont pressés !), et vous pouvez
rajouter 300 litres de carburant par ordinateur.
S'il est difficile de trouver un
ordinateur fabriqué en bas de la rue, on peut au
moins être plus écolo sur l'utilisation : préférez
par exemple les ordinateurs portables qui
consomment 50 à 80 % de moins que les postes
fixes, et une télé à écran plat qui permet
60 % d'économie par rapport à un tube
cathodique. Et surtout, gardez votre équipement
le plus longtemps possible sans céder aux
sirènes des appareils dernier cri.
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Combien de pétrole dans mon autoroute ?
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Un kilomètre
d'autoroute = 59 800 litres de
pétrole |
Un kilomètre d'autoroute
= 59800 litres de pétrole
Quand on pense transport, on
réfléchit d'abord au carburant pour faire rouler
les voitures. Mais il faut aussi compter le
revêtement de la route (à refaire tous les 10 ans
environ). Voici notre propre évaluation du pétrole
nécessaire au revêtement d'un kilomètre
d'autoroute.
L'enrobé contient 4 à 6 % de
bitume, un résidu du pétrole, et sa fabrication
nécessite 700 MJ/tonne (il faut chauffer entre
140°C et 170°C). (source: USIRF). Pour une
autoroute de 2 x 2 voies et une
épaisseur d'enrobé de 20 cm (moyenne basse), on
obtient 35 tonnes de bitume et 10,8 tonnes
d'équivalent pétrole pour la fabrication.
Des solutions plus écologiques
commencent à voir le jour. Colas, le leader
mondial de la construction de routes, a ainsi mis
au point un liant de nature végétale, sans dérivé
pétrochimique ni bitume, et un enrobé dont la
température de fabrication est réduite et qui
permet de 20 à 25 % d'économies d'énergie.
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Combien de pétrole dans ma vie quotidienne ?
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Le pétrole nécessaire pour
:
Prendre un bain par jour pendant
un an |
1180 litres de
pétrole |
Chauffer un appartement de 80 m²
pendant un an au chauffage fioul collectif |
1600 litres de
pétrole |
Parcourir 15 000 km en voiture
(moyenne française annuelle) |
1260 litres de
pétrole |
La production sous serre d'un kg
de concombre |
0,6 litre de
pétrole |
La production d'un kg de viande
de boeuf |
2 litres de
pétrole |
La production d'un kg de
poulet |
0,2 litre de
pétrole |
La production d'un kg d'agneau de
Nouvelle-Zélande (transport inclus) |
7,9 litres de
pétrole |
La production d'une tonne d'azote
pour la fertilisation des cultures |
1,5 litre de
pétrole |
Une paire de chaussures de sport
de jogging |
6 litres de
pétrole |
1 litre de détergent en bouteille
plastique |
0,5 litre de
pétrole |
1 ramette de papier (500
feuilles, 80 g/m²) |
2,8 litres de
pétrole |
Un matelas futon double en
coton |
120 litres de
pétrole |
Un lave vaisselle |
93 litres de
pétrole |
Source : BeCitizen | |
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